Confinés mais ensemble - Chronique d’une période tourmentée #26

Jour 48

Vendredi 1er Mai

Cette nuit, je n’ai trouvé le sommeil qu’à 4h au prix de beaucoup d’efforts.
Je n’aurais peut être pas du broder ce brin de muguet à 23h.
Mon cerveau est reparti pour un tour et ça en était finit du pays des songes.
Une fois dans notre lit, j’ai commencé un roman sur ma tablette.

Pour la première fois de ma vie, je lis un roman sur un écran.
Faut dire que quand on m’a proposé de me l’envoyer sous cette forme, j’ai pas mal hésité.
Ca allait un peu à l’encontre de tout ce que j’aime dans la lecture: le livre en tant qu’objet précieux, les pages que je tourne et que je marque, le livre dans mes mains.
Il faut dire aussi que, quand on me l’a proposé, ma libraire n’avait pas réouvert et que je ne savais pas si ça allait durer.
J’ai dit oui en expliquant que c’était pas mon truc habituellement mais que vu les circonstances, je voulais bien essayer.


Parmi la sélection de titres proposés, j’ai choisi «  Lettres de Washington Square » de Anne Icart.
Dans un premier temps attirée par la couverture (ça ne vous étonnera pas) et ensuite par l’histoire de famille promis par la quatrième de couverture.

Pendant mon insomnie donc, je l’ai commencé.
Parce qu’il faut le dire, habituellement, je ne lis que très peu au lit (alors que j’adore ça) parce que la lumière de ma lampe de chevet gêne de sommeil sensible de Mathieu (pour lui difficile de dormir ne serait ce qu’avec « le point rouge » de la télévision en veille).
Le premier point positif de ce e book: je peux lire dans le noir sans gêner personne (le fond, dans l’obscurité bascule en noir et les mots en blanc et pour la binoclarde que je suis ça ne pose pas de souci à ce niveau là).

Je me suis laissée happer par le secret de famille que Zélie va devoir démêler en découvrant des lettres oubliées...ou plutôt cachées...
Je dévore les 60 premières pages avant de me dire que tout ça n’est pas sérieux, il est presque 4 heures...

Tout à coup un bruit dans la nuit, comme un verre qui se brise.
J’attends en écoutant le silence...
Je suis tétanisée, incapable de me lever pour aller voir ce qui se passe.
Rattrapée par mes peurs d’enfant qui sont devenues mes angoisses d’adulte.
J’hésite à réveiller Mathieu qui dort depuis longtemps...
J’essaie de reprendre ma lecture en me disant que ce n’est rien.
Que personne n’a pu entrer de toute façon.
Que quelque chose, oublié en équilibre, a du glisser...
Un cadre peut être...
Mais c’est trop tard, mon cerveau s’est mis en route et élabore des scénario abracadabrantesques et foireux...
Quelqu’un s’est peut être caché dans un placard et a attendu le milieu de la nuit pour sortir (voyez jusqu’où ça peut aller... Souvent, après coup, quand le jour reviens et que je me dis que c’est vraiment  n’importe quoi, je pense à Sylvie Testud et à son livre « Le ciel t’aidera », lu il y a déjà des milliers d’année, du temps où je dévorais 2 ou 3 bouquins par semaines. Je pense à ses peurs démesurée qu’elle y partage, je me souviens que je ne suis pas seule. Nous sommes au moins 2 ou 4 si on compte ma mère et ma soeur...).

N’y tenant plus je réveille Mathieu en lui expliquant avoir entendu un bruit de verre cassé.
Il a du mal à ouvrir les yeux, il bougonne, mais il sait qu’avec moi un « c’est rien » ne sert pas à grand chose...
Je l’envoie en éclaireur faire le tour de l’appartement.
Il râle mais il y va.
Il sait que c’est plus fort que moi.
Surtout en plein milieu de la nuit, c’est rarement moi qui gagne.
Je reste recroquevillée dans le lit en espérant qu’il aura assez de réflexes si quelqu’un lui saute dessus...
Il revient de son inspection avec la réponse: c’est la tringle du rideau de la chambre d’ami qui est tombée.
Fin de la partie.

Le sommeil finit par se pointer.
Je le laisse m’emporter de bon coeur.

Mais, quand à 8 heures et demi, Marius vient me réveiller en douceur parce qu’il voudrait déjeuner, j’ai du mal à poser les deux pieds hors du lit.
(Note à moi même: dormir du côté de la porte, c’est pas le bon plan quand on a des enfants)
(Note à moi même 2: remarquez je suis quasi sure qu’il ferait le tour du lit pour venir me réveiller moi si je dormais de l’autre côté).

Nous sommes le 1er mai (déjà).


Si le monde avait tourné rond, nous serions probablement repartis au pied des Pyrénées visiter nos familles.
Ça aurait été un long week end heureux.

Si le monde avait tourné rond ma mère et ma soeur aurait été en Corse avec le club d’aquagym.

Ce matin, l’odeur du muguet offert par ma voisine embaume la pièce à vivre.
Je regarde celui que j’ai brodé et je le partage avec vous sur les réseaux et sur le blog, parce que ça porte bonheur ( vous pouvez trouver le tuto ici).


Toute la journée je me suis crue dimanche.
Il fait gris dehors, le vent se lève fort.
On traine, on bricole et on fait des crêpes...
C’est peut être pour ça que j’ai cette impression.
La journée passe, doucement.

Pendant la sieste des garçons, on tombe sur la comédie romantique « Shall We dance » (vue et revue 250 fois mais toujours avec une joie non feinte).
Il faut dire qu’elle réuni pas mal de critère celle ci:
Richard Geere, ses petits yeux rieurs (il a quand même de très petits yeux cet homme non?) et sa dent de devant qui chevauche sa voisine (ouais je le connais bien à force Richard voyez?).
Susan Saradon que j’aime à la folie.
De la danse de salon...
J’avoue, je trouve ça sublime deux personnes qui dansent ensemble. ça me fascine. 
Et j’adore quand ça m’arrive. Comprenez dans les mariage ou les fêtes de village voyez.
On est quand même loin des parquets cirés de compétition mais bon...c’est déjà ça! Étudiante je fréquentait les clubs de salsa, sans avoir jamais pris un cours et je me laissai guider avec délice par les cavaliers qui venaient m’inviter parfois. 
J’ai toujours dansé, dès que j’en avais la possibilité. 
Dans ma chambre d’enfant, sur une place de village ou sur les tables (Magalie, si tu passes par là, en écrivant ça je pense tellement à toi et à nos soirées folles). 
J’ai aussi un ami précieux, qui danse à la perfection.
Et, quand il tend la main vers moi pour me faire valser, swinguer ou n’importe quoi d’autre j’ai l’impression que mes pieds quittent le sol et que je deviens danseuse.
Il m’a faite danser à mon mariage, comme jamais.
Mes oncles et mes copines aussi.
Et dans ma robe style années 50, choisie entre autre pour pouvoir danser tout mon soûl sans être gênée ou entravée, ces instants étaient parfaits.
Je virevoltait avec mes jupons comme dans un rêve.
Mathieu ne danse pas, ou très peu.
Il m’a quand même fait la joie d’accepter d’ouvrir le bal de notre mariage et il s’est très bien débrouillé.
La vie en rose, par Luis Amstrong, un slow jazzy à souhait.
Moment suspendu, parfait.
Alors oui dans mes rêves les plus fou, on suivrait des cours de danse en couple et on serait parfaitement assortis et gracieux (ça fait déjà 3 ans que j’essaie de le convaincre de venir apprendre à danser avec moi, sans succéder...pour le moment...!).

C’est la pub, je me lève pour me faire couler un café...
Et, emportée par la danse, je virevolte dans ma cuisine.
La robe que je porte s’y prête bien.
Elle tourne, imaginez.
J’imagine que je valse et je valse, toute seule, entre ma machine a café et mon évier.
Parfois j’ai encore 10 ans...

L’heure du goûter se pointe et j’ai promis des crêpes.
J’en fais une vingtaine et comme j’avais préparé des petites cartes de premier mai pour les voisins, je me dit que je pourrais leur en apporter en même temps.

Marius m’accompagne et on fait le tour de l’étage...
J’aide la voisine du bout en envoyer une photo depuis son portable, je discute presque 45 minutes avec celle d’à côté pour qui j’ai brodé le muguet.
Elle a hâte de pouvoir retourner « dehors », on discute de futilités et je crois que ça me fait plaisir autant qu’à elle.

Je termine cette journée en me croyant encore dimanche.
Certainement à cause du temps gris et du grand vent, des crèmes et du temps qui passe lentement...





Jour 49

Samedi 2 Mai 

Mathieu tourne en rond.
Il a envie de sortir marcher un peu.
J’ai toujours tendance à refuser.
Une seule sortie à 4 depuis 49 jours.

Mais je dois me rendre à l’évidence: les enfants en ont besoin et mon mari aussi.
Je regarde par la fenêtre, le ciel est clair.
Tellement bleu.
Le mistral ne souffle pas encore trop fort, mais, je le sais, si nous tardons, le temps va changer.

Nous décidons donc de partir arpenter le quartier dans le respect de l’heure et du kilomètre autorisé.
On privilégie les rues peu fréquentées. 
Le soleil brille fort, c’est aveuglant.
Les parcs sont fermés mais nous croisons tout de même quelques fleurs et un carré de pelouse.
Marius s’exclame « oh! Regarde maman! De l’herbe! C’est trop cool! »

Oui c’est cool mon amour de voir de l’herbe, mais il faudra patienter encore pour pouvoir y jouer.
A la place, on joue à trouver des fleurs sauvage dans le bitume ou sur les murs.
Je les photographie.
Sous l’impulsion de Mathieu nous marchons jusqu’au quai Marcel Pagnol pour regarder les bateaux amarrés, à 900 mètres de la maison (oui oui j’ai vérifié figurez vous).
Les garçons sont aux anges.
Cette semi liberté leur est précieuse, même avec tous les interdits...
Je passe mon temps à répéter: ne touche pas. Attention. Ne met pas tes mains à la bouche. Ne t’approche pas. Laisse passer. Serre toi. 
Marius a déjà les réflexes.
Mais Martin est si petit...


Le masque me gène aujourd’hui.
Peut être parce qu’il fait beau.
Peut être parce qu’il bloque mon odorat et que je ne peux pas respirer l’air qui vient de la mer ou les effluves des jardins...


L’idée de devoir le porter tout le temps m’angoisse énormément.
Est ce que ça redeviendra comme avant?

Je chasse cette idée et j’essaie de profiter au mieux de cette heure dehors.

Marius ne veut pas rentrer, mais il faut bien s’y résoudre...





Cet après midi la maison s’endort...

Moi je dessine notre ballade et les fleurs que l’on a croisées, je colle des coeurs, je dessine,...

Dans la boite aux lettres il y a le petit bracelet que je me suis offert chez Mulot B.
Un grigri de plus à mon poignet.
Je l’ajoute aux autres.

Faut dire que les grigris chez moi, ça dure depuis longtemps.
Toujours je crois.


A tel point que, quand je suis partie pour une année au USA, j’avais acheté des mètres de rubans que j’ai distribué à ceux qui étaient venus fêter mon départ.
Chacun à inscrit un mot, un souhait, une jolie pensée sur le ruban et me l’a noué au poignet.
Je suis partie avec plus de 10 cm de poignet recouvert de rubans de toutes les couleurs.
Je les ai portés des mois avant de me résoudre à les couper.
Ils sont tous rangés dans une de mes nombreuses boites...
Je n’oublierai jamais...

En parlant de boîte, j’envisage de faire une memory box de ce confinement historique.
J’ai lu quelque part que pour nos petits enfants ce serait un véritable trésor.
J’y glisserai nos autorisations de sorties remplies à la main et signée, nos premiers masques cousus, des coupures de journaux (enfin, j’irai acheter un journal quoi), peut être quelques dessins des garçons, la recette que l’on aura le plus cuisinée,...
Ça me trotte dans la tête et je crois que je vais me lancer...
Vous y mettriez quoi vous?

Je vous écris assise dans la salle de bain.
Les garcons la transforment en piscine en jouant dans la baignoire.
20h arrive, je vais aller applaudir et danser sur le balcon.

Je vous laisse, ce soir c’est saucisse - purée!






Commentaires

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