Une dernière fois...
Une dernière fois vos petits pas dans les escaliers.
Une dernière fois les bruits familiers de mon amour qui rentre de s’être trop éloigné.
Une dernière fois les fleurs si belles du magnolia.
Une dernière fois les haricots verts et l’omelette du mercredi autour de la table de la cuisine.
Une dernière fois ta frimousse ravie quand tu t’assoie contre le mur de pierre pour que l’on te mette tes souliers.
Une dernière fois tes pieds nu dans le jardin, et les miens.
Une dernière fois vos jeux sous l’olivier et les voix des copains qui raisonnent sur cette terrasse.
Une dernière fois l’histoire dans notre chambre et vos sommeils lourds de l’autre côté du couloir.
Une dernière fois les oiseaux du jardin, le rouge gorge le matin.
D’autres enfants que vous, mes amours, s’assiéront sur la marche de la cuisine.
D’autres enfants que vous y riront aux éclat.
D’autres enfants que vous s’inventeront des aventures à l’ombre de l’olivier et y verront le soleil se lever.
D’autres enfants que vous passeront la porte en rentrant de l’école et prendront leur goûter dans la cuisine baignée de soleil.
D’autres que nous habiterons ces murs, y fabriqueront des souvenirs, y laisseront leur trace.
Ce ne sont que des murs me disent ils tous, simplement des briques et de la pierre.
Mais c’est tellement plus pour moi.
C’est la sueur de votre papa pour la rendre si parfaite, c’est mon ventre rond qui t’abrite, mon joli pépin.
Ce sont les dimanches de pluie à vous regarder jouer.
Ce sont tes cris de joie, mon grand, à notre retour de l’hôpital et tes petits bras qui se tendent vers ce tout nouveau petit frère.
Ce sont vos centimètres en plus et vos colères fracassantes.
Ce sont vos rires qui retentissent et vos larmes silencieuses.
Ce sont vos premiers bobos, vos premiers secrets.
Ce sont les repas qui ne finissent jamais et vos goûters d’anniversaires.
Ce sont les mots et les dates cachés sous la peinture, déposés là parce que nous étions si contents de vous construire un joli nid.
Ce ne sont que nos murs, imprimés par notre histoire, auxquels je dois dire aujourd’hui adieu à regrets.
J’emporte avec moi les souvenirs fabriqués là.
Une larme perle, puis deux, puis trois...
Un dernier tour de clef...
Adieu ma maison, mon chez moi, mon chez nous.
Adieu ma maison vidée de nous...
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