Confinés mais ensemble - Chronique d’une période tourmentée #6

JOUR 8

SAMEDI 21 MARS

Nous avons dormi tard ce matin et ma nuit a été moins agitée.

Il y a deux ans, à 6 heures du matin, je ressentais les premiers signes de l’arrivée de mon bébé.
Mathieu était sorti pour faire un footing...
Marius était encore si petit...
Il y a deux ans ma maman était arrivée en catastrophe pour prendre le relai et pour nous permettre de partir l’esprit tranquille à la rencontre de notre petit garçon...
Qui finalement se fera désirer et nécessitera un passage au bloc pour une césarienne.
Comme son frère...

C’est peut être parce que c’est le week end, mais la journée s’est étirée lentement, très lentement.


On a fait des lasagnes, le plat préféré des garçon.
Pratique et tellement bon.

J’ai été faire la queue au supermarché du quartier, juste en bas de l’immeuble.
Nous arrivions au bout de nos bouteilles de lait.
Les miennes et celles de Martin.
On avait pas anticipé
Les choses s'organisent.
Maintenant, il y a des barrières pour que les gens soient plus disciplinés et se mettent vraiment les uns derrière les autres.
L’espacement est respecté.
Tout le monde attend patiemment.
Je ferme les yeux et je laisse la chaleur du soleil faire son effet...
Je n’arrête pas de me répéter: ne te touche pas le visage! Ne te touche pas le visage!
(Oui parce que je me suis rendue compte que je le faisais très souvent finalement, on en apprend tous les jours voyez!)
Je rentre assez vite, ce n’est pas bondé.
Je ne flâne pas, je vais à l’essentiel.
Et je pense que nous ne redescendrons plus avant plusieurs jours.


Après manger, nous avons installé les hirondelles, qui feront notre printemps.
Hier, pour rappel, j’avais fait un « gros » trou dans le mur en tentant d’accrocher la première sans y parvenir.
J’ai mis l’homme de la maison à contribution qui a lui aussi eu beaucoup de mal.
On a finit par y arriver et nous avons désormais un belle envolée de volatiles au dessus du canapé (dernier mur disponible...la nature a horreur du vide, et moi aussi...!)


L’après midi a été consacrée à la fabrication de cadeaux d’anniversaire pour Martin.
Marius aux commandes, son papa à la réalisation en carton et moi au crochet.
On a encore un peu de travail mais on va y arriver.



L’expérience est belle et je me demande si nous n’allons pas en faire un habitude finalement.
Du fait main aux anniversaires...
Je ne peux pas promettre que je m’y tiendrais (je suis pire qu’un enfant quand je me retrouve dans un magasin de jouets...) mais ça vaut le coup d’essayer et c’est tellement valorisant au fond, pour chacun d’entre nous.


J’ai hâte de découvrir la réaction de Martin.
Je vous montrerai le résultat demain!
Promis!

Il y a quelques jours, grâce à une abonnée sur instagram j’ai découvert la chanson « 10 ans de nous » de Ben Mazué (je vous l’ai mise sur la playlist du coup).
Je suis instantanément tombée en amour.
Dès l’introduction.
J’aurais pu écrire chacun de ces mots.
C’est à ce moment là que les larmes se pointent.
Je me blottis et ça passe.

Faut dire que l’enchaînent avec Le lundi au soleil de Cloclo aide pas mal.


Petit point humeur générale:

Martin est égal à lui même: tant qu’il y a de quoi manger et jouer, aucun problème à l’horizon.

On sent que Marius aurait besoin d’aller courir un peu au grand air mais malgré son énergie débordante, il reste quand même plutôt tranquille.
Il redécouvre tous ses jouets, il fait des installations de lego et de playmobils.
Il fait ce qu’il n’a pas le temps de faire habituellement finalement...
Et c’est chouette à voir.

L’époux quant à lui, commence à tourner en rond.
Il réalise que tout ça va durer longtemps, même s’il en est convaincu depuis le départ.


Pour ma part, l’angoisse est tapie dans l’ombre. Tous les matin je fais le compte de mes proches mentalement et je prends des nouvelles toute la journée. J’arrive tout de même à me changer les idées. Je rallonge mes listes créatives.
Et d’ailleurs dans les jours qui viennent, nous allons nous employer à fabrique de jolis pansements pour dire aux soignants et à nos voisins que l’on « panse » à eux. C’est un DIY et une initiative de Laure aka @papierpapierpapier . Vous trouverez le pas à pas sur son compte instagram, et des tas de belle choses à fabriquer sur son blog .

Et sinon, pour couronner le tout (c’est le cas de le dire), j’ai perdu un morceau de dent ce matin en croquant dans un morceau de pain... (ah oui alors ma sœur et moi, depuis nos grossesses, sommes coutumières du fait... Avec tout de même une légère avance de ma sœur...il faut bien le dire.).
Je sens que ça ne va pas être simple a gérer puisque la molaire en question me blesse la langue maintenant.
Évidemment!
Pour le moment je ne souffre pas et c’est tant mieux mais j’ai comme le Prés sentiment que ca ne va pas durer...
A chaque jour suffit sa peine, nous verrons ça...


Je viens de rentrer, comme tous les soirs, nous avons applaudi, et nous continuerons.
C’est un moment de communion et en plus du bruit, depuis hier, des signaux de lumière apparaissent.
On répond grâce aux torches de nos téléphones.
Comme pour dire vous n’êtes pas seuls.

Ca m’émeut toujours beaucoup ces choses là...


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