Confinés mais ensemble - Chronique d’une période tourmentée #10
Jour 13
Jeudi 26 Mars
On traine au lit ce matin.
Jusqu’à 8h30 (c’est fête!).
La routine se remet en marche.
Comme le jour d’avant et celui d’avant encore.
Dans l’espoir d’attirer les oiseaux, on dépose sur la rambarde du balcon les morceaux de gâteau restants du petit déjeuner.
On se consacre 10 minutes à « l’école à la maison » en attendant.
La maîtresse de Marius nous a conseillé un site de ressources pour la maternelle qui regorge de fiches d’activités.
Ca nous servira peut être les jours prochains!
Je parcours « la classe de Delphine » et je trouve des petites choses plutôt sympa.
Cette maîtresse là à fait un travail de titan en regroupant tout ça.
Je suis avide d’en voir encore et encore.
Je flâne sur son site un long moment.
Serais-je gagnée à nouveau par l’envie d’enseigner?
Parce que oui, enfant puis adolescente j’ai toujours dit que je serai « maîtresse ».
C’était mon objectif professionnel de départ.
Je voulais enseigner.
Puis est arrivé le lycée.
Le début de la liberté et de la glande aussi.
J’ai, et c’est injuste, eu beaucoup de facilités à l’école.
Sans trop forcer.
Sans forcer du tout même.
J’ai traversé le lycée avec bonheur, et, sans beaucoup travailler, je réussirai à rester au dessus de la moyenne.
J’ai eu mon bac sans ouvrir un cahier...
Alors certes, je n’ai pas de mention à brandir sous votre nez, et pour tout dire l’anglais, le sport (j’en suis toujours pas revenue) et le latin (je suis désormais bien incapable de traduire quoique ce soit et je n’en ai rien retenu) m’ont sortie de la panade.
Seulement voilà, arrivée à la fac et en première année de Lettres Modernes, ça n’a plus suffit.
Mon manque de motivation couplé à mon moral en berne d’avoir quitté ma famille (je ne le supportai absolument pas, ça a été un enfer) ont eu raison de ma réussite.
Je n’ai strictement rien fait cette année là, je ne comprenais rien aux cours, je n’arrivais pas à travailler seule, tout ça me semblait infranchissable.
Cette première année de fac fut un échec total.
Et la seconde aussi d’ailleurs.
En parallèle, je travaillais comme animatrice en centre de loisirs et ce petit boulot s’est révélé être une véritable passion.
J’ai donc changé mon fusil d’épaule, adieu mes envies d’enseigner, et je me suis épanouie dans ce milieu la pendant plus de 15 ans.
Je me suis formée, j’ai animé, dirigé, coordonné,...
J’ai très vite compris que nous avions un rôle très important à jouer auprès des enfants.
Que nous aussi nous leur transmettions des choses importantes de manières différentes. Que nous avions aussi une relation privilégiée avec eux.
Je défendrai toujours bec et ongle ce métier si peu considéré et pourtant tellement essentiel.
Mais c’est un autre débat.
Plusieurs fois j’ai eu envie de passer le concours de professeur des écoles, plusieurs fois j’ai fait marche arrière ne me sentant pas à la hauteur des attendus...
Plusieurs fois mes copines instit m’ont dit « mais vas y! », plusieurs fois j’ai abandonné.
Qui sait? Le jour viendra peut être...!
J’ai fais une sacré parenthèse là non?
Juste après les activités, une grosse mouette se pointe!
On la regarde sans trop bouger derrière les baies vitrées.
Il s’avère que c’est en fait un goéland et qu’il n’a pas vraiment peur de nous.
Pas du tout même d’ailleurs.
Première et dernière fois donc que nous faisons cette expérience puisque vous êtes nombreux à m’avoir alertée sur leur possible agressivité et leur propensions à squatter.
On a pas très envie d’avoir une colonie de Goéland sur le balcon!
Midi arrive, je quitte la table des yeux quelques secondes et Martin en profite pour basculer en arrière et tomber de sa chaise haute.
Je suis en panique totale.
Dans ces moments là, je n’ai aucun sang froid.
Surtout quand il s’agit de chutes sur la tête.
Ça me terrorise.
Mon garçon pleure tout de suite, il ne saigne pas, n’a pas de bosse.
Il reste blotti dans mes bras quelques minutes et, une fois quitté le cocon de mes bras, s’empresse d’aller essayer de sauter sur le canapé.
On le surveille de près.
On ne sait jamais...
L’après midi file à toute allure.
J’ai la sensation de ne pas avancer sur mes projets aujourd’hui.
C’est un jour sans.
Mathieu travaille quasiment sans discontinuer.
Le piège du télétravail donc...
Ne pas réussir à s’arrêter.
Il est 20h, je sors allumer ma lumière et faire du bruit.
Je cris des bravos et des hourras.
Ce soir c’est apéro visio, une nouvelle fois.
Je me traîne une migraine depuis le début de l’après midi et j’ai passé la matinée à me tordre de mal de ventre.
Ce soir c’est Marius qui se tord.
Il a tellement hurlé de douleur que j’ai bien cru que nous étions face à une crise d’appendicite.
Plus de peur que de mal a priori.
Je miserai plus sur les nerfs, comme pour moi d’ailleurs.
Ne dit on pas la peur au ventre...
Dans mon cas ça se vérifie souvent en tout cas.
Dans le sien on dirait bien aussi.
On parle, on le rassure, on le laisse parler.
Tout est décousu mais il laisse sortir ce qui le tracasse...
La maladie qui cours les rues, et pourquoi on est partis loin maman?, mon docteur d’avant je l’aimais beaucoup et on le verra plus, et Tess et Léon on peut pas les voir maman c’est nul, on est trop loin,...
Tout ira bien mon amour joli, tu verras...
Tout ira bien mon amour joli, tu verras...
La peur au ventre je n'y avait jamais pensé dis donc! Qu'il était doux à lire malgré tout ce billet...
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